La pression scolaire

La pression scolaire

Je ne suis ni psychologue, ni maîtresse, ni experte en éducation. Je suis juste maman. Une maman qui jongle entre cahiers, crayons, évaluations et un semblant de vie sociale (enfin, surtout sur WhatsApp avec d'autres mamans en détresse).

Je me pose, je regarde le bazar laissé la veille : des feutres éparpillés, des cahiers ouverts comme s’ils allaient se corriger tout seuls pendant la nuit, des brouillons de révisions qui ressemblent plus à des hiéroglyphes qu’à des fiches de travail. On n’a pas rangé. Flemme ? Oui. Fatigue ? Aussi. Un instant de vie figé, en mode « on verra demain »… sauf que demain, c’est toujours pareil.

Les soirées ? Une véritable épreuve de Koh-Lanta : devoirs, bain, repas, piano (même si parfois on aimerait bien balancer le piano par la fenêtre), tout ça entre 18h30 et… 22h00. Oui, 22h00 ! Quand on atteint enfin le moment où l’on peut s’écrouler dans le canapé… sauf qu’à ce stade, on a juste envie d’hiberner jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Ceci explique cela. Pourquoi j’ai créé Pamplume, un refuge créatif où j’imagine des outils pour aider les enfants… et accessoirement sauver la santé mentale des parents. Mais bon, ce n’est pas le sujet.

Chaque jour, j’observe mes enfants et leurs défis quotidiens. Plus ils grandissent, plus la pression scolaire monte en flèche. Les notes deviennent une affaire d’État, la peur de l’échec s’installe comme un colocataire envahissant, et le temps nous file entre les doigts. On n’en a jamais assez.

Et puis, il y a les copies. Ah, les copies ! Ce petit bout de papier où chaque erreur est soulignée en rouge comme si c’était un crime de guerre. Une faute d’orthographe ? BAM. Une définition incomplète ? BOUM. Un « oubli de nom » sur la feuille ? -3 points. Non mais sérieusement ?! Mon fils a été diagnostiqué TDA (Trouble de l’Attention). Une mode, paraît-il. Mais honnêtement, quand on doit retenir un cours de SVT, une leçon de latin, une évaluation de français, un cours d’espagnol et un cours de chinois dans la même journée… qui ne finirait pas avec un cerveau en mode disque dur saturé ?

L’éducation scolaire a envahi notre maison. Toutes mes pensées sont focalisées sur les devoirs, les notes, les carnets de liaison (ces petits livres de l’enfer où les mauvaises nouvelles s’accumulent). Et puis, comme si ce n’était pas suffisant, il y a aussi le savoir-vivre : bien parler, bien se tenir, bien manger, bien dire bonjour, bien respirer (sans faire trop de bruit)… Bref, j’ai l’impression d’être une cheffe d’orchestre dans un cirque en pleine représentation.

Je repense à mon enfance. J’ai connu ça aussi, mais différemment. J’étais moyenne à l’école, et cette étiquette « élève moyenne » me colle encore à la peau. Comme si la moyenne générale de mon carnet de notes était tatouée sur mon front. Pourtant, j’ai des talents, non ? Mais j’ai toujours cette petite voix qui me dit que ce n’est jamais assez.

Et aujourd’hui, je vois mon enfant, ce petit être en construction, qui subit la même pression. L’école façonne son estime de lui, une copie après l’autre. Comme si une note pouvait définir tout son potentiel.

Alors non, ça ne peut pas continuer comme ça. Nos enfants méritent mieux que ça. Ils méritent de savoir qu’ils ont de la valeur, au-delà de leurs résultats scolaires. Ils méritent qu’on leur rappelle qu’être un bon élève, ce n’est pas tout. Et surtout… qu’ils méritent aussi, parfois, de juste être des enfants.

Allez, je vais ranger les feutres. Ou pas. On verra demain !

 

Yuko, Fondatrice de Pamplume